Face aux photographies

Approche visuelle

Hortense Soichet s'est consacrée au tri des photographies colletées par le biais des permanents du GRAPh et des apprenants ayant accepté nous confier les leurs. Durant les cinq jours de la résidence, des milliers de photographies ont été visionnées afin de tenter de constituer une sélection à même de refléter le contenu de ce fonds.

Suivant une approche visuelle, Hortense Soichet classe ces photographies selon les quatre catégories négociées avec les photographes interviewés, mais sans avoir participé aux entretiens et donc sans connaître la teneur des échanges qui ont présidé à la catégorisation.

La première catégorie Métamorphoser / Se métamorphoser contient une majorité de portraits, moyen d’interroger le rapport à soi, à son corps et à son identité. Un bon nombre de photographies sont faites en studio. Il y a également des photographies plus énigmatiques, des natures mortes évoquant l’individu en filigrane ou bien des photos de dessins représentant des personnes. Ce groupe est donc constitué d'images évoquant le rapport de soi à l’appareil, comme un premier niveau d’appréhension de l’image dans un contexte d’apprentissage.

La seconde catégorie Apprendre / Transmettre est envisagée comme un second niveau d’usage de l’image, où sont rassemblées des photographies qui abordent le lien à l’autre et à l’apprentissage, voire la transmission. Il y a également plusieurs photographies qui montrent les coulisses du GRAPh : rencontres, repas, fêtes, sorties prises de vue, making off, etc.

La troisième catégorie Trouver / Chercher est constituée pour l’essentiel de plans d’ensemble montrant des extérieurs, majoritairement pris à Carcassonne. Une partie a été produite durant des ateliers menés dans des quartiers identifiables (centre-ville, La Conte, Viguier, etc.) ou à des moments marquant pour la communauté du GRAPh, mais aussi de Carcassonne : des fêtes ou des événements comme les inondations d’octobre 2018.

La dernière catégorie Troubler / Être troublé rassemble des photographies plus insolites a priori ou faisant appel à des effets perturbant la lecture de l’image. Certaines photographies sont mêmes abstraites, fruit d’un jeu de leur auteur.e sur la matérialité du support photographique.

Ces quatre groupes proposent un cheminement sous la forme d’un aller-retour, partant de soi pour aller vers l’autre et pour revenir, in fine, à soi. L’intérêt d’un tel classement est d’éviter le regroupement par type de pratique, par type de public, par genre photographique, mais de s’attacher à l’aspect formel des images et d’en proposer une première interprétation. Ce classement est pertinent si les images peuvent être visionnées ensemble, c’est-à-dire si le dispositif envisagé permet de montrer simultanément, avec quatre écrans distincts mais placés à proximité les quatre groupes d’images sous la forme de quatre diaporamas. Ce mode de monstration rend possible alors une multitude de polyptyques afin de créer d’autres associations d’images.

Sélection d'image, une méthodologie expérimentée par Hortense Soichet :

Lors de l’exposition, les deux mille images classées défilent sur quatre écrans, en proue de la structure mettant à disposition les photographies imprimées. Certaines images se trouvent classées dans différentes catégories, selon leur exposition au sein du diaporama ou bien sur support papier. D’autres défilent dans plusieurs catégories.**